My Name
Amour Sorel
Amour
26ANS
Moonshiner
Abrosexuel
My Mental
boom
Tu es parfait comme tout les gosses de bonnes familles. Tu as les mots, doucereux, affûtés, crachant toutes pauvretés maquillées. Tu as la dégaine, l’allure des beaux parleurs perdus dans leurs hallucinations, des beaux poètes que rien ne peut atteindre sinon leurs propres péchés. Et portant Amour, tu as les yeux froncés, la rage au ventre, le feu en toi. Tu aimes les secrets, tes plus grands amants. Et lorsque tu danses (un, deux et toi perdu dans une noblesse qui ne t’appartiens pas) tu aimerais les chuchoter ici et là. Mais cela fait longtemps que tu es perdu à la ville (les lumières t’aveugleront, la modernité te prendra.) et plus rien n’a d’importance. Tu es un de ceux qui fugue, emportant avec eux le nécessaire pour survivre une nuit (pour mourir de jour). Tu te débrouilles, tu restes appuyé sur tes pensées, tes sois disant dogmes : cela fait un homme, tu dis (très tôt, tu les brises).
On dit de toi pourtant que tu ne sais pas mentir (ton dos courbé, on en prend pitié) et cela sans doute pourrait être vrai. Amour, tu as les mots t’arrachant les lèvres et sans doute y a-t-on touché plusieurs fois (à ton visage, frappé une ou deux fois, pas assez sympathique). Amour, tu joues les hommes bien, les hommes qui savent y faire. Amour, tu ne sais pas ce que tu fais, tu tâtonnes ton futur comme si pouvait t’amuser, comme si rien ne pouvait te lasser.
Et au fond les orages
Sans répit s'enlacent et se tordent
My Story
« C’est quoi cette merde ? »
Cette merde, c’est ton chef d’œuvre, ta petite rébellion personnelle alors tu ne dis rien. Tu sais déjà qu’en y trempant ses lèvres, ils y succomberont (ton ego masque les fautes, masque ton manque d’expérience). Alors, oui, tu le regardes faire et lui, il a sans doute compris, car déjà, il s’exécute. Tu le connais depuis combien de temps ? Assez pour qu’il te considère comme un ami, un mec de sa bande, mais toi, Amour, tu n’as aucune compassion (c’est un de ceux-là, il est de bonne famille et sans doute ne te suivra-t-il pas). Les yeux dans les yeux, le liquide s’efface.
« Putain où t’as appris à faire ça ? »
Tu détestes lorsqu’il ouvre sa bouche (tu n’aimes pas les gens grossiers, mais le monde où tu t’apprêtes à rentrer en possède des milliers). Tu ne lui diras pas. Tu aimes les secrets, tu aimes prétendre qu’un vieux sage t’a trouvé sur le bord de la route. T’es juste futé, un peu trop débrouillard pour rester bien rangé. Alors, lorsque la lune ouvre les rideaux sur ton petit spectacle, tu joues les bons acteurs. Mais cela reste entre vous, ta belle lumière et toi.
« Combien ça vaut ? »
Ta langue claque. Tu veux déjà détrôner le père, couronne en main, là dans la cave d’un appartement qu’il déteste (tu revois toujours sa tête lorsque tu as choisi le quartier mal famé du voisinage, il ne viens plus mettre les pieds chez toi). Toi, Amour, tu aimes l’argent sale, le danger s’y accrochant comme une vieille odeur de désagrégé. Tu n’aimes pas ces faux-semblants, cette sorte de noblesse (ils y jouent si bien) accrochée à quelques milliers, quelques dorures. Toi, tu aimerais vivre dans ce non-retour, dans l’ombre des fêtes se passant quelques étages au dessus. Tu seras celui y apportant de quoi la faire durer plus longtemps. Et du haut de ta petite vingtaine, tu sais que tu es doué. Tu sais que toi et ton amante la lune, vous avez de quoi faire, encore quelques baisers à échanger. Et pour l’instant, tu es encore peu important, tu as peu à te soucier (tu changeras pour un autre.).
« Avec du temps, ça en vaudra trop pour que je puisse t’en acheter. »
Il y a un échange de rire (qui de vous deux aurait pris le premier coup s’il s’agissait d’un duel ?). Il sait sans doute que tu le lâcheras pour mieux, que tu enverras tout valser lorsqu’on viendra te chercher. Oui, tu ne vivras que quelques mois dans ce vieux taudis (tu changeras pour un autre) où ta mère se serait évanouie en voyant tes plans. Tes parents, ils aiment te voir comme un vieux pensant, tu leur écris encore des lettres, des bouts de romans pour leur faire croire que tu es sur quelque chose (lorsqu’il s’agit de quelque chose d’illégal, de bien plus grand qu’un bout de papier noyé d’encre). Ils te laissent en paix là où toi, tu flirtes avec le danger, le feu au cœur, doucement, l’alcool te prend comme parent, la lune t’enlace.
Tu as maintenant vingt-six ans.
Et tu distilles encore, loin de ta première fête (il y en a eu d’autre).
Tu continues à vouloir atteindre le firmament, décrocher la lune pour qu’elle soit tienne seulement. ce non-retour, dans l’ombre des fêtes se passant quelques étages au-dessus.
Dernière édition par Amour Sorel le Jeu 13 Juin - 1:07, édité 4 fois